Le gouvernement s’attaque aux normes “surréalistes” du code de la construction : quel impact pour les investissements immobiliers ?
Sommaire
Pourquoi le gouvernement lance une grande opération de simplification normative
Une taskforce pour trier les normes jugées obsolètes
Un méga-décret attendu avant Noël : ce qui va changer concrètement
Quels impacts pour les investissements immobiliers et les professionnels
Un calendrier politique assumé… et stratégique
Analyse d’expert – Yoann Maxel
Conclusion
FAQ
1. Pourquoi le gouvernement lance une grande opération de simplification normative
Depuis plusieurs années, les investissements immobiliers évoluent dans un environnement de plus en plus contraint. Chute de la construction neuve, explosion des coûts, durcissement des règles énergétiques, empilement des normes techniques et administratives : le secteur est aujourd’hui confronté à une crise structurelle profonde. Selon les données du SDES, les mises en chantier de logements ont atteint en 2024 leur niveau le plus bas depuis plus de trente ans (Source : SDES – Ministère de la Transition écologique (https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr)).
Dans ce contexte, les normes du code de la construction et de l’habitation (CCH) sont de plus en plus critiquées par les professionnels. Jugées parfois incohérentes, redondantes ou déconnectées des réalités économiques, elles ralentissent les projets, alourdissent les coûts et fragilisent la rentabilité des opérations. Pour un investisseur particulier, ces contraintes se traduisent très concrètement : délais rallongés, travaux supplémentaires imposés, incertitude réglementaire, et in fine une rentabilité plus difficile à sécuriser.
Face à ce constat, le gouvernement Lecornu a décidé d’engager une opération de simplification normative d’ampleur, avec un message politique clair :
👉 « Moins de normes, moins de complexité » pour relancer l’acte de construire et redonner de la lisibilité aux acteurs du marché immobilier.
Cette initiative intervient à un moment clé. Les investissements immobiliers sont en net ralentissement, en particulier chez les particuliers, freinés par la hausse des taux, la fiscalité, le DPE et la difficulté à anticiper les règles de demain. Pour l’exécutif, il devient urgent de lever certains blocages administratifs afin d’éviter un décrochage durable de la production de logements et de l’investissement privé.
La simplification annoncée ne vise pas à supprimer toute règle, mais à faire le tri : identifier ce qui protège réellement la qualité du bâti et ce qui relève de normes devenues obsolètes, excessives ou purement bureaucratiques. L’enjeu est de taille, car le CCH est l’un des corpus réglementaires les plus complexes d’Europe, avec un impact direct sur la faisabilité et la rentabilité des projets immobiliers.
C’est dans cette logique qu’a été annoncée la création d’une taskforce dédiée, chargée de passer au crible les normes applicables aux bâtiments et aux projets immobiliers. Une première étape avant des décisions réglementaires attendues dès 2026.
2. Une “taskforce” dédiée pour passer au crible les normes obsolètes
Pour donner une portée concrète à sa promesse de simplification, le gouvernement a annoncé la création d’un groupe de travail permanent, présenté comme une véritable taskforce anti-normes. Cette structure est pilotée par le Conseil national de l’évaluation des normes (CNEN), un organisme déjà chargé d’analyser l’impact des normes sur les collectivités territoriales.
Source : CNEN – Présentation officielle (https://www.collectivites-locales.gouv.fr/institutions/conseil-national-devaluation-des-normes)
L’objectif affiché est clair : identifier, analyser et supprimer les normes jugées inutiles, excessives ou redondantes, en priorité celles issues du code de la construction et de l’habitation (CCH). Ce code concentre à lui seul des centaines d’articles techniques qui encadrent la conception, la construction, la rénovation et l’exploitation des bâtiments. Pour les professionnels comme pour les particuliers, il constitue aujourd’hui un facteur majeur de complexité et d’incertitude.
Cette taskforce s’inscrit dans un chantier plus large de simplification administrative, lancé au printemps 2025. À cette occasion, le gouvernement a demandé aux préfets de recenser, sur le terrain, les normes les plus problématiques. Résultat : plus de 650 propositions de simplification ont été remontées, couvrant des domaines aussi variés que l’urbanisme, l’environnement, les marchés publics ou encore la gestion des ressources humaines.
Source : Ministère de l’Intérieur – Simplification de l’action publique (https://www.interieur.gouv.fr)
Pourquoi le code de la construction est une cible prioritaire
Le CCH est souvent décrit par les acteurs du secteur comme l’un des codes les plus lourds et les plus techniques. Il intègre des exigences multiples : sécurité incendie, accessibilité, performance énergétique, acoustique, ventilation, normes sanitaires, règles d’urbanisme indirectes… Si ces règles ont un objectif légitime de protection, leur accumulation a fini par produire des effets contre-productifs.
Pour les investissements immobiliers, cela se traduit par :
des coûts de construction ou de rénovation plus élevés,
des délais d’instruction plus longs,
une multiplication des études techniques obligatoires,
et une difficulté croissante à anticiper la faisabilité réelle d’un projet.
De nombreux promoteurs, mais aussi des investisseurs particuliers, expliquent que certaines normes s’appliquent de manière uniforme, sans tenir compte des réalités locales, du type de bâtiment ou de l’usage réel du bien. Cette rigidité contribue à freiner la production de logements, notamment dans les zones où la demande est pourtant très forte.
Une priorité pour 2026 : bâtiments publics et projets soumis au CCH
Le gouvernement a clairement identifié une cible prioritaire pour l’année 2026 :
👉 les normes applicables aux bâtiments publics et aux projets relevant directement du CCH.
L’idée est de tester les effets de la simplification sur ces segments avant d’élargir les mesures à l’ensemble du parc immobilier. Cette approche progressive vise à limiter les risques juridiques et à éviter une remise en cause brutale de règles sensibles, notamment en matière de sécurité ou de performance énergétique.
Pour les particuliers intéressés par les investissements immobiliers, cette démarche est loin d’être anecdotique. Les normes applicables au secteur public servent souvent de référence ou de socle aux règles imposées ensuite au secteur privé. Une simplification réussie pourrait donc, à moyen terme, alléger indirectement les contraintes pesant sur les projets résidentiels et locatifs.
Une attente forte des acteurs de terrain
Les professionnels de l’immobilier, de la construction et de l’investissement attendent désormais des résultats concrets. La création d’une taskforce est un signal politique fort, mais elle ne produira d’effet réel que si elle débouche sur des décisions réglementaires rapides et lisibles. Sans cela, le risque est de rester dans une logique de diagnostic sans impact réel sur le terrain.
Pour les investisseurs particuliers, cette phase est essentielle : elle conditionne la lisibilité future des règles, la capacité à anticiper les coûts et, in fine, la rentabilité des projets. Dans un contexte où chaque contrainte supplémentaire pèse sur l’équilibre financier, la simplification normative pourrait devenir un levier indirect mais déterminant pour relancer les investissements immobiliers.
3. Un “méga-décret” avant Noël : 30 normes dans le viseur
Dans le prolongement du travail engagé par la taskforce pilotée par le CNEN, le gouvernement prépare un “méga-décret” de simplification réglementaire, attendu avant Noël 2025. L’ambition est d’aller au-delà des annonces de principe pour produire des effets concrets dès le premier trimestre 2026. Ce texte vise à abroger, assouplir ou reporter une trentaine de mesures réglementaires jugées excessives ou inadaptées aux réalités économiques actuelles.
Pour les investissements immobiliers, ce calendrier est stratégique. Les décisions prises fin 2025 conditionneront les règles applicables aux projets lancés en 2026, dans un contexte où les investisseurs recherchent avant tout de la lisibilitéet de la stabilité réglementaire. Le gouvernement souhaite ainsi envoyer un signal fort : la norme ne doit plus être un frein automatique à l’acte de construire ou de rénover.
Des mesures déjà dévoilées, aux effets très concrets
Plusieurs dispositions ont déjà été communiquées par les ministères concernés. Elles touchent directement des sujets sensibles pour les professionnels de l’immobilier et les investisseurs.
Report des obligations de rénovation énergétique du décret tertiaire
L’une des annonces majeures concerne le décret tertiaire, qui impose une réduction progressive des consommations énergétiques des bâtiments à usage tertiaire. Initialement fixées à 2027 pour certaines échéances intermédiaires, ces obligations seraient reportées à 2030.
Ce report vise à tenir compte :
du coût élevé des travaux,
du manque de solutions techniques disponibles à grande échelle,
et de la faible rentabilité de certaines rénovations, notamment dans les zones peu tendues.
Pour les investisseurs en immobilier d’entreprise (bureaux, commerces, entrepôts), cette mesure représente un bol d’air financier et une possibilité de planifier les travaux de manière plus progressive.
Source : Ministère de la Transition écologique – Décret tertiaire (https://www.ecologie.gouv.fr)
Suppression de l’obligation de vidange annuelle des piscines municipales
Plus symbolique, mais révélatrice de l’approche gouvernementale, la suppression de l’obligation de vidange annuelle des piscines municipales illustre la volonté de remettre en cause des normes coûteuses, parfois peu justifiées sur le plan sanitaire ou environnemental.
Même si cette mesure concerne d’abord les collectivités, elle envoie un message clair : certaines obligations anciennes peuvent être réévaluées à l’aune des coûts réels et des usages actuels.
Source : Ministère des Sports et des Jeux Olympiques (https://www.sports.gouv.fr)
Simplification des règles de sécurité incendie
Un décret publié le 19 novembre 2025 a déjà assoupli certaines règles de sécurité incendie applicables aux bâtiments, tout en maintenant un haut niveau de protection des personnes. L’objectif est de simplifier les prescriptions techniques, souvent jugées trop rigides ou trop coûteuses, notamment dans les projets de réhabilitation.
Pour les investissements immobiliers, ces ajustements peuvent avoir un impact direct sur :
le coût des travaux,
la faisabilité de certains projets de transformation (bureaux en logements, par exemple),
et les délais de mise en conformité.
Source : Légifrance – Décret sécurité incendie du 19 novembre 2025 (https://www.legifrance.gouv.fr)
Accélération des procédures d’urbanisme via la loi Huwart
Enfin, la loi Huwart, promulguée le 26 novembre 2025, vise à réduire les délais de traitement des contentieux en urbanisme et à limiter certains recours abusifs. Les professionnels dénonçaient depuis longtemps des projets bloqués pendant plusieurs années en raison de procédures interminables.
Pour les investisseurs, cette accélération des procédures est essentielle : un projet retardé est souvent un projet qui perd en rentabilité, voire qui devient économiquement impossible.
Source : Légifrance – Loi Huwart du 26 novembre 2025 (https://www.legifrance.gouv.fr)
Des effets attendus dès 2026… sous conditions
Si ce méga-décret est adopté dans les délais annoncés, ses effets pourraient se faire sentir rapidement :
réduction des coûts de conformité,
délais de projets plus courts,
meilleure visibilité réglementaire,
et potentiellement un regain d’intérêt pour certains investissements immobiliers aujourd’hui jugés trop complexes ou trop risqués.
Cependant, de nombreux acteurs restent prudents. L’impact réel dépendra de la manière dont ces mesures seront appliquées localement, interprétées par les services instructeurs et intégrées par les professionnels. Une simplification sur le papier ne suffit pas toujours à lever les blocages sur le terrain.
4. Quel impact concret pour les investissements immobiliers et les professionnels ?
Au-delà des annonces politiques, la question essentielle reste la suivante : qu’est-ce que cette simplification va réellement changer pour les investissements immobiliers ?
Pour les particuliers comme pour les professionnels, l’enjeu n’est pas idéologique mais très concret : délais, coûts, faisabilité des projets et visibilité à moyen terme. Les mesures annoncées peuvent avoir des effets positifs, à condition qu’elles se traduisent réellement sur le terrain.
4.1. Moins d’obstacles réglementaires pour la construction neuve
La complexité des normes est aujourd’hui l’un des principaux freins à la construction neuve. Les promoteurs immobiliers expliquent régulièrement que la superposition des règles techniques, environnementales et administratives rallonge les délais et renchérit les coûts de sortie des logements. Selon la Fédération des Promoteurs Immobiliers, les normes représentent une part significative du coût final d’un logement neuf, sans toujours améliorer proportionnellement sa qualité d’usage.
Source : FPI – Analyses et prises de position (https://fpifrance.fr)
Si la simplification annoncée se concrétise, les effets attendus sont clairs :
délais d’instruction plus courts,
réduction des coûts de conformité,
moins d’études techniques redondantes,
et une meilleure capacité à lancer des projets dans des délais compatibles avec les réalités économiques.
Pour les investisseurs particuliers, cela pourrait signifier des programmes neufs plus rapidement disponibles, avec des prix plus maîtrisés, ce qui améliore mécaniquement la rentabilité potentielle des investissements immobiliers.
4.2. Un bol d’air pour l’immobilier tertiaire et les investisseurs concernés
Le report à 2030 de certaines obligations du décret tertiaire constitue l’une des mesures les plus structurantes pour l’immobilier d’entreprise. De nombreux propriétaires de bureaux, commerces ou locaux d’activité se trouvaient dans l’impossibilité matérielle ou financière d’atteindre les seuils exigés à l’horizon 2027.
Les raisons sont bien identifiées :
coûts de rénovation très élevés,
solutions techniques parfois inexistantes,
retours sur investissement insuffisants, notamment dans les zones détendues.
Ce report permet de lisser les investissements, de mieux planifier les travaux et d’éviter des décisions précipitées qui auraient pu dégrader la valeur des actifs. Pour les investisseurs immobiliers, cela réduit le risque de devoir engager des dépenses lourdes dans l’urgence, sans visibilité sur leur rentabilité.
Source : Ministère de la Transition écologique – Décret tertiaire (https://www.ecologie.gouv.fr)
4.3. Des procédures d’urbanisme plus rapides… mais à surveiller
La loi Huwart, promulguée fin novembre 2025, vise à accélérer le traitement des contentieux en urbanisme et à limiter certains recours abusifs. C’est une demande ancienne des professionnels de l’immobilier, confrontés à des projets bloqués parfois plusieurs années.
Pour les investissements immobiliers, le gain potentiel est important :
un projet qui démarre plus vite,
une immobilisation du capital plus courte,
une meilleure prévisibilité des calendriers,
et une réduction du risque financier lié aux recours.
Cependant, la prudence reste de mise. L’efficacité réelle dépendra fortement de la mise en œuvre locale, des moyens accordés aux services instructeurs et de la formation des agents. Une simplification juridique n’est efficace que si elle est accompagnée d’une application homogène sur le territoire.
Source : Légifrance – Loi Huwart du 26 novembre 2025 (https://www.legifrance.gouv.fr)
H3 — 4.4. Ce que cela change concrètement pour un investisseur particulier
Pour un particulier qui souhaite réaliser un investissement immobilier, ces évolutions peuvent avoir plusieurs effets indirects mais déterminants :
moins de surprises réglementaires en cours de projet,
une meilleure anticipation des coûts,
une visibilité accrue sur les délais,
et une réduction du risque que des normes nouvelles viennent bouleverser un montage financier déjà fragile.
Mais attention : la simplification ne signifie pas disparition des règles. Les exigences de sécurité, de qualité et de performance énergétique restent bien présentes. L’enjeu est plutôt de rendre les règles plus lisibles et plus cohérentes, afin que l’investisseur puisse les intégrer dès la phase de simulation.
C’est précisément dans ce contexte que l’utilisation d’un outil de simulation comme Verif-Invest prend tout son sens : tester un projet avec des hypothèses réalistes, intégrer les contraintes réglementaires connues, et mesurer leur impact sur la rentabilité avant de s’engager.
5. Un calendrier politique assumé… et stratégique
Le calendrier choisi par le gouvernement pour lancer cette opération de simplification normative n’est pas anodin. Le méga-décret attendu avant Noël 2025 intervient à quelques mois seulement des élections municipales de mars 2026, un moment clé pour les politiques d’aménagement du territoire, du logement et du développement économique local. Ce timing traduit une volonté politique assumée : envoyer un signal fort aux élus locaux, aux professionnels de l’immobilier et aux investisseurs, en montrant que l’État entend lever certains blocages réglementaires jugés paralysants.
Pour les collectivités, la question des normes est devenue centrale. De nombreux maires dénoncent depuis plusieurs années la difficulté à faire aboutir des projets de logements ou d’équipements publics, non pas par manque de foncier ou de financement, mais en raison de procédures trop longues et de règles techniques complexes. Le gouvernement cherche donc à redonner des marges de manœuvre aux acteurs locaux, tout en affichant une posture pro-construction à l’approche d’un scrutin où le logement est un thème majeur.
Source : Ministère de la Cohésion des territoires – Politiques du logement (https://www.cohesion-territoires.gouv.fr)
Pour les investissements immobiliers, ce contexte politique est à double tranchant. D’un côté, il crée une dynamique favorable à la simplification et à la relance de la construction. De l’autre, il comporte un risque : celui d’annonces rapides, dictées par l’urgence politique, qui pourraient manquer de solidité juridique ou être partiellement remises en cause par la suite. Les investisseurs ont déjà connu ce type de situation par le passé, avec des dispositifs modifiés ou supprimés brutalement, générant de l’incertitude et de la défiance.
Un signal fort adressé aux élus locaux et aux investisseurs
En plaçant la simplification normative au cœur de l’agenda de fin 2025, l’exécutif souhaite montrer qu’il a entendu les critiques des acteurs de terrain. Le message est clair :
👉 les normes ne doivent plus être un obstacle automatique aux projets immobiliers.
Pour les investisseurs particuliers, ce signal est important. Il suggère une volonté de stabiliser le cadre réglementaire, condition indispensable pour relancer les investissements immobiliers à moyen terme. Sans visibilité sur les règles applicables dans les années à venir, peu de ménages acceptent de s’engager dans des projets longs et coûteux.
Des arbitrages techniques indispensables pour éviter un retour de bâton
Cependant, la réussite de cette réforme dépendra largement de la qualité des arbitrages techniques et juridiques. Une simplification mal calibrée peut entraîner :
une multiplication des contentieux,
des interprétations divergentes selon les territoires,
des oppositions d’associations ou de riverains,
voire une remise en cause de certaines mesures par le juge administratif.
Le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel jouent un rôle clé dans ce type de réforme, en veillant à l’équilibre entre simplification administrative et protection de l’intérêt général.
Source : Conseil d’État – Rôle et missions (https://www.conseil-etat.fr)
Pour les investisseurs immobiliers, l’enjeu est donc de rester attentifs à la version définitive des textes et à leur mise en œuvre concrète. Une norme supprimée sur le papier n’est réellement efficace que si elle est appliquée de manière homogène et durable sur l’ensemble du territoire.
Ce que doivent retenir les investisseurs dans ce contexte politique
Dans ce calendrier très politique, les investisseurs doivent adopter une posture pragmatique :
ne pas se fier uniquement aux annonces,
attendre les textes définitifs et leurs décrets d’application,
intégrer une marge de prudence dans leurs simulations,
et anticiper d’éventuelles évolutions réglementaires.
Cette approche est d’autant plus nécessaire que les investissements immobiliers s’inscrivent dans le temps long. Une décision prise aujourd’hui engage souvent sur 15, 20 ou 25 ans. La stabilité réglementaire devient donc un facteur aussi important que le prix d’achat ou le taux de crédit.
6. Analyse d’expert – Yoann Maxel
Pour Yoann Maxel, opérateur immobilier spécialisé en LMNP et résidences services gérées, la volonté affichée du gouvernement de simplifier le code de la construction est une opportunité réelle, mais seulement si elle se traduit par des changements concrets, durables et lisibles. Le diagnostic est clair : aujourd’hui, une grande partie des freins aux investissements immobiliers ne provient pas d’un manque de demande, mais d’un environnement réglementaire devenu trop instable et trop complexe.
Un code de la construction devenu un facteur de risque économique
Le code de la construction et de l’habitation est l’un des plus denses d’Europe. Chaque nouvelle norme, même justifiée sur le fond, a un impact direct sur :
le coût global d’un projet,
sa durée de réalisation,
sa faisabilité technique,
et surtout sa rentabilité finale.
Pour un investisseur particulier, ces contraintes sont souvent difficiles à anticiper. Une norme ajoutée en cours de projet peut transformer un investissement équilibré en opération déficitaire. C’est précisément ce phénomène qui a contribué, ces dernières années, au ralentissement des investissements immobiliers : trop d’incertitude, trop de règles mouvantes, trop peu de visibilité à long terme.
Selon Yoann Maxel, la simplification annoncée va dans le bon sens si elle permet de réduire cette imprévisibilité. Un investisseur n’a pas besoin de l’absence totale de règles, mais d’un cadre clair, stable et cohérent, qu’il peut intégrer dès la phase de réflexion.
Moins de normes, c’est aussi plus de lisibilité pour les investisseurs
Chaque norme supprimée ou assouplie ne représente pas seulement une économie financière. Elle permet aussi :
de mieux projeter les coûts réels d’un projet,
de limiter les marges d’erreur dans les prévisions,
et de sécuriser les montages financiers sur le long terme.
Dans le cadre des investissements immobiliers, la lisibilité réglementaire est un facteur clé de performance. Elle conditionne la capacité d’un investisseur à comparer plusieurs scénarios, à arbitrer entre différents types de biens (neuf, ancien, résidence gérée) et à prendre une décision éclairée.
Yoann Maxel insiste sur un point essentiel : la simplification doit s’accompagner de stabilité. Trop de revirements successifs affaiblissent la confiance des investisseurs et freinent durablement le marché. Une norme supprimée aujourd’hui mais réintroduite demain produit l’effet inverse de celui recherché.
Un impact particulièrement positif pour le LMNP et les résidences gérées
Pour les investisseurs en LMNP, et plus encore en résidences services gérées (étudiantes, seniors, tourisme, affaires), chaque allègement normatif peut avoir un effet de levier important. Ces modèles reposent sur :
des baux commerciaux,
des exploitants professionnels,
une visibilité sur les loyers,
et une fiscalité optimisée.
Moins de contraintes réglementaires sur la construction, la sécurité ou l’exploitation signifie :
des délais de livraison plus courts,
une meilleure maîtrise des coûts,
et une valorisation plus stable des actifs.
Dans un contexte où les règles évoluent rapidement, les résidences gérées apparaissent comme une solution plus résiliente face aux changements normatifs. Elles permettent aux investisseurs de se concentrer sur l’essentiel : la cohérence économique du projet.
Attention à l’équilibre entre simplification et qualité du bâti
Enfin, Yoann Maxel rappelle que la simplification ne doit pas se faire au détriment de la qualité, de la sécurité ou de la durabilité des bâtiments. Les normes ont aussi un rôle de protection des occupants et de valorisation du patrimoine immobilier sur le long terme.
Le véritable enjeu n’est donc pas de supprimer les règles, mais de :
éliminer les doublons,
corriger les normes obsolètes,
adapter les exigences aux usages réels,
et garantir une cohérence globale du cadre réglementaire.
C’est à cette condition que la simplification pourra réellement soutenir les investissements immobiliers, sans créer de nouveaux risques juridiques ou techniques.
Conclusion
La volonté du gouvernement de s’attaquer aux normes jugées « surréalistes » du code de la construction marque un tournant important pour le secteur immobilier. Dans un contexte de chute de la construction neuve, de tensions sur le logement et de ralentissement des investissements immobiliers, la simplification réglementaire apparaît comme un levier indispensable pour redonner de l’oxygène au marché.
Pour les investisseurs particuliers, ces annonces vont clairement dans le bon sens : moins de normes inutiles, des délais potentiellement raccourcis, une meilleure lisibilité des règles et, à terme, des projets plus faciles à anticiper. Mais la prudence reste de mise. Les effets réels dépendront de la version définitive des textes, de leur application locale et surtout de la stabilité réglementaire dans le temps.
Dans ce contexte mouvant, une chose devient essentielle : ne plus investir à l’aveugle. Chaque norme, chaque délai, chaque contrainte peut avoir un impact direct sur la rentabilité d’un projet. Tester un investissement immobilier, intégrer les hypothèses réalistes et mesurer les effets des évolutions réglementaires avant de s’engager est désormais une étape incontournable.
FAQ — Ce qu’il faut retenir sur la simplification des normes et les investissements immobiliers
Pourquoi le gouvernement veut-il simplifier le code de la construction ?
Le code de la construction et de l’habitation est considéré comme l’un des plus complexes d’Europe. L’accumulation de normes techniques, environnementales et administratives a contribué à ralentir la construction et à fragiliser la rentabilité des projets. En simplifiant ces règles, le gouvernement cherche à relancer la production de logements et à redonner de la visibilité aux acteurs de l’immobilier.
Source : Ministère de la Transition écologique (https://www.ecologie.gouv.fr)
Cette simplification va-t-elle vraiment relancer les investissements immobiliers ?
Potentiellement oui, mais pas automatiquement. Moins de normes peut signifier moins de coûts, moins de délais et moins d’incertitudes. Toutefois, l’impact réel dépendra de la mise en œuvre concrète des mesures et de leur stabilité dans le temps. Les investisseurs restent attentifs à la cohérence globale du cadre réglementaire.
Qu’est-ce que le “méga-décret” annoncé avant Noël 2025 ?
Il s’agit d’un décret de simplification réglementaire visant à abroger, reporter ou assouplir une trentaine de normes jugées excessives, notamment dans le domaine de la construction, de l’urbanisme, de la sécurité et de la performance énergétique. Les premiers effets sont attendus dès 2026.
Source : Légifrance (https://www.legifrance.gouv.fr)
Le report du décret tertiaire concerne-t-il les particuliers ?
Indirectement, oui. Le report à 2030 des obligations de rénovation énergétique pour les bâtiments tertiaires soulage surtout les propriétaires d’immobilier d’entreprise. Mais cette décision envoie aussi un signal plus large : les pouvoirs publics reconnaissent les limites économiques de certaines obligations. Cette logique pourrait influencer, à terme, d’autres segments du marché immobilier.
Source : Ministère de la Transition écologique (https://www.ecologie.gouv.fr)
Faut-il attendre avant d’investir à cause de ces changements ?
Pas nécessairement. En revanche, il devient indispensable de simuler son projet avec des hypothèses réalistes, en tenant compte des règles actuelles, mais aussi des évolutions possibles. Attendre une stabilité parfaite peut conduire à rater des opportunités, tandis qu’investir sans analyse peut exposer à des risques inutiles.
Pourquoi la stabilité réglementaire est-elle si importante pour un investisseur ?
Un investissement immobilier s’inscrit sur le long terme. Des changements fréquents de normes, de règles ou d’obligations peuvent bouleverser l’équilibre financier d’un projet. La stabilité permet d’anticiper, de sécuriser les rendements et de limiter les mauvaises surprises en cours de route.
Comment intégrer ces évolutions dans un projet d’investissement immobilier ?
La meilleure approche consiste à :
analyser le cadre réglementaire actuel,
intégrer des marges de sécurité,
tester plusieurs scénarios (optimiste, réaliste, prudent),
et mesurer l’impact des normes sur la rentabilité, le cash-flow et l’effort d’épargne.
C’est précisément l’objectif d’un simulateur comme Verif-Invest.
Tester son projet avant d’investir avec Verif-Invest
Les règles changent, les normes évoluent, les délais se transforment…
Dans ce contexte, simuler un investissement immobilier avant de s’engager n’est plus une option, c’est une nécessité.
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Investir, oui.
Mais investir en connaissance de cause.